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Communiqué de presse : Suite au positionnement de la SFN dans le cadre du Ségur de la Santé, l’ANPDE, CEEPAME et le CNP IPDE revendiquent la prise en compte des compétences et de l’expertise des IPDE

Face aux propositions publiées par la Société Française de Néonatalogie (SFN), l’ANPDE, le CEEPAME et le collège des infirmièr(e)s puéricultrices(teurs) indiquent que la création de nouveaux diplômes niant les compétences et l’expertise des puéricultrices serait intolérable.

Paris, le 29 juin 2020 – Dans le cadre du Ségur de la Santé lancé par le gouvernement, la Société Française de Néonatalogie (SFN) vient de publier ses « 14 propositions pour améliorer la santé des nouveau-nés ».  

La proposition de la SFN est une négation des compétences des puéricultrices.

Avec ces propositions, la SFN rappelle ainsi la place de la France en queue de peloton européen vis-à-vis de la mortalité néonatale. La majorité de ses propositions sont des mesures de bon sens que nous soutenons et qui avaient déjà pu être soumises au Ministère de la Santé durant les travaux de réforme du « décret périnatalité » - travaux en cours avant la crise sanitaire liée à la COVID-19. C’est notamment le cas d’une augmentation des ratios infirmiers dans les services, ou encore la surveillance épidémiologique des données de mortalité néonatale, aujourd’hui très en retard vis-à-vis des standards européens.

Cependant, la SFN a également émis des propositions concernant les professionnels infirmiers, et ce sans aucune concertation avec ces mêmes professionnels.

Elle propose ainsi :

  • La création d’un « corps de «Nurse practitioner» sur le modèle anglais ou canadien ou tout au moins […] 3 mois de formation et encadrement d’un nouveau professionnel avant son autonomisation »,

  • La « création de poste d’infirmières «développementaliste» de coordination avec formation reconnue ».

    L’ANPDE, le CEEPAME et le CNP IPDE rappellent que les « infirmières développementalistes » existent déjà en France, et possèdent une « formation reconnue» : il s’agit des infirmières puéricultrices, bénéficiant d’une spécialisation d’un an, accessible aux infirmiers et sages-femmes sur concours, et sanctionnée par un diplôme d’État. La connaissance fine du développement de l’enfant constitue le cœur de la formation et de la profession de Puéricultrice. Aussi, la proposition de la SFN ne tient aucunement compte de l’existant, et apparaît comme une négation des compétences acquises par les puéricultrices.

    D’autre part, la SFN propose la création d’un « corps de Nurse practitioner sur le modèle anglais » ou « tout au moins 3 mois de formation et encadrement ». 

  • Comment ces deux propositions pourraient-elles se substituer ? L’ANPDE se bat depuis 10 ans pour la réingénierie de sa formation, et depuis plusieurs années pour son articulation avec la pratique avancée telle qu’elle existe en France. La possibilité d’une formation proposant un parcours davantage hospitalier, pour renforcer son expertise dans des services comme la néonatalogie, a également été proposée, aussi bien au ministère qu’à la SFN. Ces propositions ont été rappelées lors des travaux de réforme du décret périnatalité. L’ANPDE a proposé, puisque aucune réponse n’est apportée sur le sujet de la réingénierie par le gouvernement, d’imposer un minimum de professionnels spécialisés dans les services de néonatalogie pour y renforcer la qualité et la sécurité des soins. La solution proposée par la SFN de 3 mois d’accompagnement à l’arrivée dans le service ne constitue en rien une garantie « d’autonomisation ». Elle est encore plus éloignée de la volonté d’avoir des professionnels disposant d’une formation diplômante spécifique aux besoins du nouveau-né et de sa famille.

    L’ANPDE, le CEEPAME et le CNP IPDE enjoignent la SFN à la rejoindre dans la volonté de réingénierie du diplôme pour une formation et une profession rénovée, répondant à l’évolution des besoins sur le terrain. Elle appelle le gouvernement à enfin entendre les revendications des puéricultrices, et à prendre en considération les plus de 22 000 puéricultrices diplômées en France. La création de nouveaux diplômes niant nos compétences et notre expertise serait intolérable. La mise en œuvre de mesure à minima telle que les « 3 mois de formation et encadrement », est une preuve flagrante que la qualité des soins pèse peu face aux exigences de rentabilité et de polyvalence auxquelles sont soumis l’ensemble des infirmiers.                                                                          

    Guylaine BABCHIA Présidente du CEEPAME  

    Patricia IUNG-FAIVRE Présidente CNP Infirmier(e)s Puéricultrices(teurs)

    Charles Eury Président   ANPDE