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Communiqué de presse : Maintenant, place aux actions ! - Mission flash sur les perspectives d'évolutions de la prise en charge des enfants dans les crèches

Paris, le 17 novembre 2023

Le 8 novembre dernier, Michèle Peyron et Isabelle Santiago ont présenté à l'Assemblée Nationale le rapport de leur mission flash sur les perspectives d'évolutions de la prise en charge des enfants dans les crèches. À travers 54 mesures phares, les deux Députées affichent de réelles propositions pour faire "bouger les lignes". Un changement de paradigme nécessaire que l'Association Nationale des Puéricultrices Diplômées et des Étudiantes (ANPDE) appelle de ses vœux. L'ANPDE salue les conclusions du rapport et notamment l'ensemble des travaux menés par Michèle Peyron, membre d'honneur de l'ANPDE. Autant de travaux comme des cris d'alarmes qu'il convient aujourd'hui pour l'État de transformer en actions.

La priorité aux besoins fondamentaux de l'enfant

L'ANPDE souligne que l'enfant d'aujourd'hui construira le monde de demain. La qualité et la transformation de l'accueil des enfants dans les différentes structures prend tout son sens et nécessite des personnels formés, des structures adaptées avec un système économique dénué de considérations commerciales. Ces dernières années, le développement des neurosciences et la vulgarisation des connaissances ont joué un rôle crucial dans la compréhension des besoins fondamentaux des jeunes enfants. Pour garantir son bien-être et son épanouissement, l’enfant ne doit pas être contraint de s'adapter aux rythmes de la société, mais plutôt, c'est à la société de s'ajuster à ses besoins spécifiques. 

Les 1 000 premiers jours de vie constituent une période cruciale qui va façonner le futur de l'individu. En mettant l'accent sur ces premiers jours, nous avons la possibilité de créer des bases solides pour son développement ultérieur.

En regard des recommandations portées par le rapport de Michèle Peyron et Isabelle Santiago, l’ANPDE souhaite être force de proposition sur ces enjeux cruciaux.

Recommandation n° 2 : les rapporteuses préconisent la centration des crèches autour des besoins fondamentaux de l’enfant, et notamment autour de sa sécurité affective, en respectant le principe de référence.

Recommandation n° 3 : les rapporteuses préconisent d’encourager les crèches à mettre en place des projets spécifiques attribuant un rôle plus actif aux parents dans son fonctionnement et soutenant la parentalité.

L’ANPDE propose : d’augmenter le nombre d’heures affectées à la mission de « Référent santé et accueil inclusif » réalisée par les IPDE. Avec cette mission, l’IPDE garantit le bien-être de tous les enfants quelque soit le mode d’accueil. En outre, cette mission offre le temps nécessaire aux IPDE pour accompagner les parents. Le nombre d’heures reste pourtant insuffisant pour garantir cette mission fondamentale.

Formation : appel à la régulation et à la qualité

Face à la multiplication de nouvelles professions centrées sur l'enfant et l'accompagnement des parents, l'ANPDE tient à exprimer sa préoccupation quant à la qualité de ces formations émergentes. Actuellement, des professionnels de la petite enfance se forment en seulement 60 heures, avec une part significative dédiée à la création de la structure et au développement commercial. Rappelons que la formation pour devenir IPDE (Diplôme d’Etat) nécessite 4500 heures de formation socles (IDE) et 1500 heures de formation spécifique, comprenant 50% de stages (recommandations mesures 22 et 23 du rapport).

Dans la mesure 19 du rapport, les rapporteuses recommandent fermement l'interdiction pure et simple de la formation CAP Petite Enfance en ligne dès septembre 2024. Cette mesure vise à assurer que les professionnels de la petite enfance acquièrent des compétences adéquates et complètes pour garantir la sécurité et le bien-être des enfants.

L'ANPDE soutient la démarche visant à réguler ces nouvelles formations et à garantir des normes de qualité élevées. L’accueil de l’enfant exige des professionnels qualifiés, formés, répondant aux besoins spécifiques de leur développement et de leur épanouissement.

Recommandation n° 42 : les rapporteuses prônent la mise en place d’un label qualité au niveau national.

L’ANPDE propose : à l’image du guide RSAI (Référent santé et accueil inclusif) co-réalisé par la DGCS et l’ANPDE de coconstruire ce label qualité national.

Attractivité des métiers

La pénurie existante concernant les métiers de la petite enfance rend nécessaire le renforcement de leur attractivité. Au-delà d’une revalorisation salariale, il est essentiel de donner du sens aux missions, en considérant la formation comme un levier incontournable. Chaque acteur, quel que soit son niveau de formation, doit être formé au développement de l’enfant et à sa bientraitance. 

Recommandation n° 10 : les rapporteuses préconisent la mise en place d’un plan d’urgence en faveur des formations des professionnels ainsi qu’une réunion d’urgence entre l’État et les collectivités territoriales pour aborder un plan de relance de recrutement et une planification des métiers du « care », qui sont le cœur des politiques publiques en faveur des publics les plus vulnérables.

L’ANPDE propose : pour rendre attractif les métiers de la petite enfance, il est impératif de donner du sens aux métiers de l’enfance en proposant des projets de carrière. Nous devons agir sans tarder à la refonte des formations et notamment de la formation IPDE en l’inscrivant dans le process Licence, Master, Doctorat (LMD)

L’ANPDE propose : de favoriser le déploiement des IPDE sur l’ensemble du territoire avec l’inscription à la Nomenclature Générale des Actes Professionnels (NGAP) des actes de puériculture.

Des actions attendues

Les bases sont posées, et des éléments de contexte en faveur de l'évolution de l'accueil du jeune enfant et de ses besoins fondamentaux existent. Les rapports* successifs ont posé les bases de l'accueil du jeune enfant. Le temps est dorénavant à l'action, et il est important pour cela de s'appuyer sur les instances professionnelles de terrain pour traduire en acte les écrits. 

En reconnaissant la nécessité de répondre aux besoins spécifiques des jeunes enfants, la société peut œuvrer pour créer un environnement qui favorise un développement sain et équilibré. Cela nécessite une sensibilisation continue, une adaptation des pratiques, et une collaboration étroite entre les professionnels de la petite enfance, les parents, et la société dans son ensemble.

Maintenant, place aux actions !

*Liste des rapports cités :

Rapport 2016 de Sylviane Giampino : Développement du jeune enfant

Rapport 2019 de Michèle Peyron : Pour sauver la PMI, agissons maintenant !

Rapport IGAS 2021 intitulé « La pédiatrie et l'organisation des soins de santé de l'enfant en France »

Rapport de la Cour des comptes de décembre 2021 « La santé des enfants »

Rapport IGAS 2022 Qualité de l'accueil et prévention de la maltraitance dans les crèches

Assises de la santé de l’enfant et de la pédiatrie, 2023

A propos de l’ANPDE - Créée en 1949, l’Association Nationale des Puéricultrices(teurs) Diplômé(e)s et des Etudiants (ANPDE) est la première association qui défend et rassemble les professionnels de la spécialité de puéricultrice. Elle vise à promouvoir une politique de santé ambitieuse pour les quelque 13 millions d’enfants, et à défendre leur intérêt et celui de leur famille. Elle représente les 20 000 professionnels diplômés de la spécialité et les étudiants dans les instances officielles, permettant ainsi l’évolution de la profession et la reconnaissance de la plus-value de la puéricultrice.

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