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Déclaration liminaire de l'ANPDE au Haut conseil des professions paramédicales (HCPP) - 30 janvier 2024

Permettez-moi de commencer cette intervention par une date, celle du 22 mars 2017 !

Cette date correspond à la reprise des travaux sur la réingénierie du diplôme d’Etat de puéricultrice(teur) attendue depuis 2011. Depuis lors, 7 ministres de la santé se sont succédés et pour cette réingénierie, un grand vide. Nous nous trouvons aujourd'hui avec un programme de formation datant de plus de 40 ans, alors que les besoins de santé de la population, des enfants et des familles évoluent de manière significative.

Malgré de nombreux rapports (5 depuis 2016 !) démontrant la nécessité de faire évoluer le rôle des infirmières puéricultrices pour répondre aux enjeux de notre système de santé et aux besoins de santé de la population, nous constatons une inertie inquiétante et épuisante. Encore, rappelons que les Assises de la santé de l’enfant ont mobilisé de nombreuses heures de travail, l'engagement de tous les professionnels et des auditions de tous les acteurs, mais s’agissant des résultats – le vide à nouveau.

Concernant notre réingénierie, nous comprenons aujourd’hui que la priorité soit à la refonte de la formation infirmière. Cependant, dans le Comité de suivi sur la refonte du référentiel infirmier, il est mentionné dans l'un des groupes de travail thématiques, la notion d'« Interopérabilité avec les spécialités infirmières ». Il est regrettable de constater qu'aucune spécialité, notamment celle des infirmières puéricultrices, n'ait été invitée à contribuer à ces groupes de travail. Cela nous semble être un non-sens et une lacune dans le processus de réflexion pour un parcours LMD cohérent.

Rappelons également que l'ANPDE milite depuis de nombreuses années en faveur de l'installation en libéral des infirmières puéricultrices.

Cette démarche vise à offrir une plus grande flexibilité dans l'exercice de notre profession, tout en répondant aux besoins croissants de soins pédiatriques sur l'ensemble du territoire. La non-reconnaissance de cette modalité d'exercice et l'absence de nomenclature spécifique ne permettent pas une activité propre aux puéricultrices, qui s'installent alors comme tout infirmier non spécialisé. L'accès à des soins infirmiers pédiatriques de qualité est donc limité, avec des conséquences négatives sur la santé des enfants dont la prise en soins nécessite des connaissances et des compétences spécifiques.

Cette restriction dans l'offre de soins, particulièrement dommageable dans les déserts médicaux, entrave la détection précoce des problématiques de santé chez l'enfant, y compris les troubles du développement. Par ailleurs, ces difficultés à l'installation libérale des puéricultrices favorisent malheureusement le développement de coachs en parentalité non qualifiés.

Bref, à quand une véritable feuille de route du ministère de la santé ? A quand une véritable prise en considération des enfants qui seront les adultes de demain ? Il est temps d'agir pour assurer une formation et une pratique adaptées aux besoins de notre société en constante évolution.