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54 recommandations pour faire évoluer la prise en charge des enfants dans les crèches

Paris, le 15 novembre 2023

Le 8 novembre 2023, Mesdames Michèle Peyron et Isabelle Santiago ont présenté à l’Assemblée nationale le rapport de leur mission flash portant sur les perspectives d’évolutions de la prise en charge des enfants dans les crèches, à laquelle l’ANPDE a pris part en échangeant avec Mesdames les députées. Ce rapport de 62 pages apporte des propositions concrètes que l’ANPDE soutient, telles qu’améliorer la formation des professionnels de la petite enfance, en quantité comme en qualité. En effet, comme le souligne Madame Peyron, les ouvertures de places en crèche n’ont pas été suivies par le nombre des diplômés sortant des écoles (31% de places supplémentaires pour une augmentation de 7% de sorties de formation).

En premier lieu, l’ANPDE remercie les rapporteures d’avoir replacé l’enfant au centre des recommandations. La première des 54 recommandations est en effet « d’interdire la pratique des places ponctuelles en crèche pour les enfants de moins de 3 ans ». Cette pratique, visant à répondre aux taux de remplissage en accueillant ponctuellement un ou des enfants sur des places vacantes, ne répond effectivement pas à l’intérêt de l’enfant : privé de repères, ne connaissant ni les lieux ni les personnes qui l’entourent, il ne peut être sécurisé. En ce sens, Mesdames Peyron et Santiago soutiennent également la référence dans les crèches, afin que chaque enfant voit ses habitudes de vie et ses besoins fondamentaux respectés par des professionnels ayant une connaissance particulière de chacun des enfants accueillis. La référence permet, en somme, de réaliser un accueil individuel dans le collectif.

Côté formation, l’ANPDE soutient notamment la remise en cause du passage du CAP-AEPE en ligne, dont le rapport demande l’annulation dès 2024. Cette modalité de diplomation permet effectivement d’exercer sans aucun stage auprès d’enfants. Le rapport propose également l’instauration d’un stage de 6 mois pour valider le CAP. L’interdiction progressive des personnes non diplômées auprès des enfants (recommandation 23) suit l’évidente logique de la nécessité de formation pour répondre aux besoins des enfants, et valorise le travail des professionnels diplômés : accompagnatrice petite enfance (CAP-AEPE), auxilliaire de puériculture (AP), éducateur de jeunes enfants (EJE), infirmière puéricultrice diplômée d’Etat (IPDE).

Suite à la sollicitation de l’ANPDE, le rapport recommande que les contrôles des établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE) se basent sur un référentiel national portant davantage sur les modalités d’accueil que sur les normes techniques. Il préconise également, à l’instar du conseil des usagers dans les hôpitaux, la constitution d’un conseil de crèche dans tous les EAJE afin que les parents soient présents auprès de la direction pour échanger sur les pratiques, prendre part aux décisions de la crèche.

Par ailleurs, selon les deux députées, les modèles économiques des crèches (basés sur la Prestation de Service Unique et la Prestation d’accueil du jeune enfant) sont synonymes de déréglementation du secteur.

L’ANPDE remercie Mesdames Peyron et Santiago pour leur travail, leur respect pour notre profession et le soutien qu’elle nous apportent au quotidien, et reste à la disposition du Ministère pour échanger et collaborer sur l’élaboration de documentation nationale, à l’image du Guide du référent santé et accueil inclusif de 2022.

Fabien Marchand, IPDE Cadre formateur

Co-responsable de la commission modes d’accueil et trésorier adjoint de l’ANPDE

idf-etranger@anpde.asso.fr

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A propos de l’ANPDE - Créée en 1949, l’Association Nationale des Puéricultrices(teurs) Diplômé(e)s et des Etudiants (ANPDE) défend et rassemble les professionnels de la spécialité de puéricultrice. Forte de ses 2000 adhérents, elle vise à promouvoir une politique de santé ambitieuse pour les quelque 13 millions d’enfants, et à défendre leur intérêt et celui de leur famille. Elle représente les 20 000 professionnels diplômés de la spécialité et les étudiants dans les instances officielles, permettant ainsi l’évolution de la profession et la reconnaissance de la plus-value de la puéricultrice.

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