Communiqué de presse
Vaccination et évolution du métier de l’infirmière puéricultrice, l’ANPDE fait des propositions
Paris, le 5 décembre 2017 – Lors de la séance du 2 octobre 2017 du Haut Conseil des Professions Paramédicales, il a été proposé un arrêté modifiant la liste des personnes pouvant bénéficier de la vaccination antigrippale réalisée par un infirmier, sans prescription médicale, et hors primo-vaccination. Cette modification vise à se conformer aux recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique et aux futures modifications du calendrier vaccinal. L’ANPDE avait alors proposé pour les enfants de 0 à 6 ans que les rappels du vaccin antigrippal soient réalisés par des infirmières. Proposition qui avait reçu un avis favorable du HCPP lors de cette séance.
Si l’ANPDE soutient l’élargissement des compétences vaccinales pour l’ensemble des infirmiers, elle rappelle néanmoins que ceux-ci ne bénéficient plus de formation spécifique en pédiatrie depuis 2009, comme l’a rappelé le défenseur des droits dans son dernier rapport de novembre 2017.
Aussi, l’ANPDE a proposé pour les enfants de 0 à 6 ans atteints des pathologies en question, que les rappels du vaccin anti-grippal soient réalisés par des infirmières puéricultrices, permettant ainsi aux enfants de bénéficier de cet élargissement des compétences tout en garantissant la sécurité des soins. Cette proposition a reçu un avis favorable du HCPP lors de la séance du 2 octobre.
Cependant, l’arrêté publié le 17 novembre n’a pas tenu compte du vote du HCPP et l’amendement proposé par l’ANPDE a été supprimé, sans aucune concertation. Pour autant, le ministère a souhaité maintenir la mention « adulte ». Alors même que le ministère reconnaît de ce fait que des compétences spécifiques sont nécessaires pour vacciner des enfants de cet âge, le choix a été fait de les exclure totalement de ce texte.
Aujourd’hui, le suivi des enfants de 0 à 6 ans est déjà réalisé par les infirmières puéricultrices, notamment en services de Protection Maternelle et Infantile. Les situations rencontrées sont de plus en plus complexes et rendent difficiles l’action des professionnels de santé, notamment par manque de moyens mais aussi d’une redéfinition claire des rôles de chacun. En effet, les IPDE sont les professionnelles les plus nombreuses en PMI, comparativement aux médecins et aux sages-femmes, et réalisent la majorité des consultations infantiles sous forme de permanences ou de visites à domicile. Ces permanences, en fonction des politiques locales, sont appelées consultations de puéricultrices et jouent un rôle majeur dans le suivi des familles et la prévention chez l’enfant de 0 à 6 ans.
La formation des IPDE est aujourd’hui en réingénierie. Le nouveau programme de formation, sur 2 ans, sera bientôt effectif et permettra une montée en compétences des IPDE. Ces compétences pourront-être exploitées pour faire face aux enjeux de santé publique de demain, notamment en termes de prévention et de désertification médicale. Cette montée en compétences est en corrélation avec la proposition de l’ANPDE pour que soient réalisés les rappels de vaccin antigrippal chez les enfants de 0 à 6 ans.
L’infirmière puéricultrice en poste avancé, une solution d’avenir dans la prise en charge de l’enfants
L’infirmière puéricultrice en « poste avancé » serait une des réponses à la problématique des déserts médicaux, en tous les cas pour la santé de l’enfant. En outre, la réponse à la pénurie de médecins peut trouver une solution en orientant l’infirmière puéricultrice en poste avancé médicalisé. Cependant, l’infirmière en poste avancé nécessite un transfert encadré de l’analyse et des conclusions cliniques du médecin. Le seul outil juridique permettant de s’orienter vers cette solution pour l’infirmière puéricultrice est la pratique avancée.
En effet, la loi sur la pratique avancée permet de constituer une infirmière puéricultrice en poste avancé en première ligne médicale sous la direction d’un médecin traitant ou en soins ambulatoire d’enfant sous la direction d’un médecin spécialiste. Enfin, la formation des infirmières puéricultrices constituerait une base socle métier scientifique permettant de construire sans difficulté une formation universitaire complémentaire conforme aux dispositions législatives de la pratique avancée.
Ainsi, ce métier intermédiaire permettrait de répondre aux besoins de notre société et pallier ainsi à la problématique de la désertification médicale et seconder les médecins dans leurs missions de santé publique. L’infirmière puéricultrice aurait alors les moyens nécessaires pour être un véritable allié dans la prévention et la promotion de la santé chez l’enfant.
A propos de l’ANPDE
Créée en 1949, l’Association Nationale des Puéricultrices(teurs) Diplômé(e)s et des Etudiants (ANPDE) est l’unique association qui défend et rassemble les professionnels de la spécialité de puéricultrice. Forte de ses 2000 adhérents, elle vise à promouvoir une politique de santé ambitieuse pour les quelque 13 millions d’enfants, et à défendre leur intérêt et celui de leur famille. Elle représente les 20 000 professionnels diplômés de la spécialité et les étudiants dans les instances officielles permettant ainsi l’évolution de la profession et la reconnaissance de la plus-value de la puéricultrice. L’ANPDE contribue, en outre, au développement professionnel en organisant des formations DPC et un congrès annuel de haute valeur scientifique.