Recrudescence des cas de coqueluche : l’ANPDE appelle à une vigilance renforcée

Paris, le 1er juillet 2024

Note d’information à l’attention des infirmières puéricultrices exerçant en mode d’accueil, en PMI et comme RSAI

La coqueluche est une infection bactérienne très contagieuse se transmettant par les voies aériennes, par des gouttelettes venant du nez ou de la bouche (toux) de la personne malade. Des formes particulièrement graves peuvent se développer chez les personnes non vaccinées, avec une vaccination incomplète ou encore une vaccination ancienne, en particulier chez les enfants de moins de 2 mois ou femmes enceintes. Face à l’actuelle recrudescence des cas de coqueluche en France, une vigilance renforcée est à observer au sein des accueils de jeunes enfants - individuels et collectifs - en termes de protection, de conduite à tenir et de prévention.

La vaccination, seul moyen de protection contre la coqueluche

Pour rappel, la vaccination contre la coqueluche est obligatoire pour les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018, avec un schéma vaccinal de 3 doses à 2, 4 et 11 mois, complétées par des rappels obligatoires à 6 ans, entre 11 et 13 ans et à l’âge adulte à partir de 25 ans. Cette couverture vaccinale de la population générale permet d’éviter les formes graves et les hospitalisations, y compris celles des très jeunes enfants (nouveau-nés et nourrissons de moins de 4 mois n’ayant pas encore bénéficié d’un schéma vaccinal complet).

La vaccination est recommandée pour les personnes travaillant en contact étroit et répété avec des nourrissons âgés de moins de 6 mois, aux professionnels de la petite enfance dont les assistantes maternelles et les professionnels de structures d’accueil de jeunes enfants.

La vaccination est également recommandée chez la femme enceinte à partir du deuxième trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 SA, pour protéger le nouveau-né. La HAS préconise que la vaccination soit effectuée pour chaque grossesse et que la stratégie du cocooning (vaccination des adultes s’occupant du nourrisson) soit maintenue.

Conduite à tenir face à la coqueluche

En cas de toux persistante depuis plusieurs jours et/ou de quintes de toux avec spasmes et vomissements, il est impératif de consulter un médecin. S’il suspecte une coqueluche, celui-ci vous pourra vous prescrire un test PCR.

En cas de coqueluche confirmée biologiquement :

  • Un traitement antibiotique est prescrit par le médecin à la personne malade, ainsi qu’aux personnes de son entourage proche non à jour de leur vaccination anti-coqueluche.

  • Les professionnels des collectivités / MAM et les parents des enfants accueillis sont informés de l’existence de cas dans la structure.

  • Le Référent Santé et Accueil Inclusif vérifie que la vaccination des enfants accueillis est à jour.

  • La recommandation doit être faite aux personnes ayant une toux persistante de plus de 7 jours de consulter un médecin.

L’éviction de la collectivité pour une personne atteinte est de 5 jours après le début du traitement antibiotique.

Prévention de la coqueluche

La coqueluche a une forte contagiosité : une personne malade peut contaminer environ 15 personnes.

Bien que la vaccination soit la meilleure mesure de protection, certaines conduites peuvent limiter la contamination. Ainsi, le port du masque est vivement recommandé pour les personnes qui toussent, femmes enceintes, atteintes de pathologies chroniques ou immunodéprimées. De même, l’activation des mesures d’hygiène renforcées est nécessaire en période épidémique :

  • Lavage soigneux des mains avant et après chaque soin

  • Nettoyage des sécrétions nasales avec un mouchoir en papier à usage unique ou avec une pipette de sérum physiologique

  • Lavage renforcé des surfaces, jouets et autres objets présents dans les lieux fréquentés par l’enfant malade


Déclaration des cas multiples de coqueluche

Bien que la coqueluche ne soit pas une maladie à déclaration obligatoire, la survenue d’un cluster (au moins 2 cas) doit être signalée au point focal de votre ARS.

- Commission modes d’accueil de l’ANPDE -

Estelle Ledon