La santé financière des étudiants impacte fortement leur bien-être physique et mental - Une situation préoccupante révélée par une enquête nationale de l’ANPDE

Paris, le 9 septembre 2024

L’Association Nationale des Puéricultrices(teurs) Diplômé(e)s et des Étudiant(e)s (ANPDE) dévoile les résultats de son enquête menée du 12 avril au 12 juin 2024 auprès des étudiant.e.s puéricultrices et puériculteurs. Celle-ci met en lumière des inégalités d’accès à la formation, exacerbées par des disparités régionales et des coûts variables, tant pour les concours que pour la formation elle-même. Des inégalités et des difficultés financières qui impactent la santé des étudiant.e.s. L’enquête révèle une problématique récurrente face à laquelle l’ANPDE appelle à plus d’équité.

 

Prenons soin aujourd’hui des soignants de demain

Inégalités face aux concours et inégalités d’accès à la formation : un obstacle majeur pour les étudiant.e.s

Les résultats de l’enquête révèlent une disparité dans les frais de concours, avec des montants oscillant entre moins de 100 € et plus de 500 €, créant une barrière d’entrée significative pour les étudiant.e.s. Par ailleurs, la possibilité de passer plusieurs fois le concours favorise de fait les candidats les plus aisés, amplifiant ainsi les inégalités d'accès.

Les coûts de la formation varient également fortement d’une région à l’autre, constituant un frein supplémentaire à l’entrée dans la spécialité. Tandis que 15,6 % des étudiant.e.s supportent un reste à charge inférieur à 500 €, 13,5 % d’entre eux doivent faire face à des frais dépassant les 12 000 €. De plus, 47 % des étudiant.e.s n'ont pas accès à un restaurant universitaire, aggravant ainsi leurs difficultés financières, un constat déjà établi lors de l’enquête menée en 2017.

Une dégradation de la santé physique et mentale des étudiant.e.s

L’enquête montre également que 17 % des étudiant.e.s sont contraints d'exercer une activité professionnelle en plus de leurs 35 heures de formation hebdomadaire pour financer leurs études et subvenir à leurs besoins quotidiens. De ce fait, 17,2 % d'entre eux travaillent entre 11 et 15 heures supplémentaires par semaine, ce qui engendre une surcharge de travail générant des problématiques de santé et d’accès aux soins par manque de temps.

Cette surcharge a des conséquences directes sur la santé des étudiant.e.s : 70 % d'entre eux constatent une détérioration de leur sommeil, 65 % une baisse de leur activité physique, 20 % souffrent de douleurs musculosquelettiques, et 60 % signalent une dégradation de leur alimentation due à leurs difficultés financières. Pour 94 % des étudiant.e.s, la formation est jugée trop dense, avec des horaires hebdomadaires (cours, travail personnel, et activité professionnelle) dépassant très largement les 35 heures hebdomadaires, affectant gravement leur bien-être.

L’urgence de repenser la formation pour préserver la santé des soignants de demain

La situation précaire des étudiant.e.s et les conditions actuelles de leur formation soulignent l’urgence de réformes structurelles. Alors que l’universitarisation de la formation, annoncée par le ministre de la Santé lors des Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant, devrait bientôt voir le jour avec le passage en master sur deux ans, l’ANPDE appelle à une refonte de la formation qui intègre pleinement le bien-être des étudiant.e.s.

 

 
 
 

L'ANPDE identifie plusieurs pistes d'amélioration comme leviers essentiels pour faire évoluer la situation     

  • Possibilité pour tous les étudiant.e.s de bénéficier des droits et services universitaires.

  • Faciliter l’accès aux études via de nouvelles modalités d’enseignement comme l’apprentissage 

  • Lien avec la médecine préventive universitaire ou hospitalière pour offrir un accès aux soins adapté aux besoins des étudiant.e.s.

  • Définition d’un quota d’heures d’absence afin que les étudiant.e.s puissent effectuer leurs rendez-vous médicaux sans pénalités.

  • Prise en charge de la formation initiale par les régions, afin de réduire les disparités financières.

  • Mise en place d’indemnités de stage et d’indemnités kilométriques pour alléger le fardeau financier des étudiant.e.s lors de leurs stages. 


L’ANPDE réitère son engagement à prendre soin des soignants de demain en s’assurant que la formation en puériculture ne soit plus un facteur de sacrifice de leur propre santé.  

Estelle Ledon